- 1.Marche du RCCC chantée par des Anciens du 3eme Escadron en 1984
Bonjour à tous.
C'est par hasard que j'ai découvert le site de RCCCinfo. En effet c'est en faisant des recherches sur l'accident de char qui a couté la vie à mon oncle que je suis tombé dessus.
A ce jour ni mon grand-père mort en 1960 ni ma mère (qui vit toujours) n'ont eu connaissance des faits exacts . Officiellement son char s'est retourné en embarquant sur le bateau dans le port d'Ajaccio et a fait deux victimes. Sa famille n'a appris la nouvelle je crois que deux semaines plus tard alors qu'ils attendaient sa visite lors du passage de son régiment dans la région. Le jour de l'accident mon oncle avait croisé un copain et s'étaient donné RV pour boire un verre avant le départ. Ce dernier, ne le voyant pas venir a demandé autour de lui si personne ne l'avait vu et c'est là qu'il a apprit la nouvelle. Lors de son passage à Saint Remèze (sud Ardèche), il a demandé à une personne qui connaissait mon grand-père de lui annoncer la disparition de son fils.
C'est pourquoi les informations que j'ai découvert sur le site mon particulièrement touché. Je ne pensais plus, presque 70 ans après les faits découvrir la vérité.
Je voudrai à ce stade m'adresser tout particulièrement à Mr Raymond Cancé et le remercier, (même si ils ne me sont pas personnellement adressé) pour les renseignements que j'ai trouvé sur son blog, "billet d'Ajaccio à Toulon".
Je ne pense pas Mr Cancé que vous ayez connus mon oncle mais je crois que vous avez par la suite fait parti de l'équipage du TD Raphsaïl et peut-être avez-vous eu des renseignements sur l'accident par ses camarades. A-t-il eu lieu le matin ou l'après-midi ? Sont-ils morts sur le coup ou des suites de leurs blessures ? Je crois que mon oncle occupait le poste de tireur et devait se trouver en tourelle. Pouvez-vous m'indiquer le lieu exact de l'accident, (Hameau ou village à proximité.
Je voudrais enfin m'adresser à tous ceux qui liront ce billet. Je sais que c'était la guerre et que l'on avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort mais un accident qui provoque la mort de quatre jeunes provoque quand même une certaine émotion tout particulièrement chez ceux qui les connaissaient. Certain en ont peut-être parlé dans le courrier qu'ils écrivaient à leur famille. Aussi chaque photo, chaque témoignage aussi infime soit-il sur cet accident ou les mois qui ont précédés me permettrai enfin de mettre à jour cette page de souvenirs.
Mon oncle s'appelait André Ozil, il était de la classe 1941. Engagé volontaire pour une durée de4 ans le 24.12.1940 à Privas, Ardèche au titre du RICM. Arrivé au corps le 17.01.41. Passé au RCC le16.01.44. 3ieme escadron,3ième peloton. TD RAPHSAÏL. Equipage: C.c. Sgt Baroux Henri, Pil. Sconéti, Rad. Vançon Jules, Tir. Cap/Chef André Ozil, Ch. Lafontaine Maurice.
Campagnes.
Territoires.
Maroc T.C 1/2 du15.01.1941 au 07.11.1942.
Maroc (guerre) du08.11.1942 au 27.04.1944
Algérie (guerre) du 28.04.1944 au 17.08.1944
Il repose aujourd'hui au cimetière Saint Antoine à quelques kilomètres d'Ajaccio dans le carré militaires. Je me suis rendu sur sa tombe en 2000 et 2007 et j'ai été agréablement surpris de voir qu'elles sont régulièrement entretenues.
Merci à tous ceux qui pourront m'apporter des renseignements.
Balises :
Extrait du JMO du RCCC pour la journée du 17 août 1944 qui n'apporte malheureusement pas grand chose:
17 août1944
Le détachementdu premier échelon fait mouvement aux fins d'embarquement. Au cours du déplacement 2 T.D. se renversent provoquant le décès dessergents chefs :
David Louis Mle4855, Callaou Jean Mle 157,
du sergent Baraux Henri Mle 146,
le caporal-chef Osil André Mle 45,
le sergent Forcioli gravement blessé et le soldat Lafontaine sont hospitalisésà Ajaccio.
Départ d'un détachement de 50 hommes, sous les ordres de l'aspirant Seguier pour embarquement avec la compagnie de fabrication de pain n° 350.
Par contre voir le réçit de M. Cancé beaucoup plus riche :http://rcccinfo.ning.com/profiles/blogs/dajaccio-a-toulon?xg_source...
Dalat
Monsieur Dumas. J’ai bien connu André Ozil, il est debout a gauche sur la photo.
Dans son récit « Janvier à décembre 1941 »Armand Spitalier parle assez peu de son passage au RICM à Rabat. Les photos sont datées du 7 octobre 1941. Il parle surtout du Sénégal : il est toujours de ce monde, en voyant les photos, je pense qu’il se souviendra.
Pour ma part venant de France occupée en passant par l’Espagne et le Portugal, je me suis engagé pour la durée de la guerre au D I T C de Casablanca le30 septembre 1943 au titre du R I C M. pour compter du 16 Juillet jour ou j’ai passé la frontière d’Espagne.
Lorsque je suis arrivé au Camp Garnier à Rabat le 3 octobre, c’est le Caporal Ozil qui m’a conduit au bureau des effectifs à la C I P du dépôt de guerre du R I C M : (je raconte ma grande désillusion dans mon récit « De l’usine au R M I C de l’A O F » car le R I C M transformé en Régiment de Reconnaissance à quitté le Camp Garnier).
Pour plus de détail, et pour vous, monsieur Dumas, voici ce qui s’est passé dans ce bureau:
le secrétaire dit au Caporal Ozil «je ne peux pas l’inscrire il n’a pas 18 ans, et il n’a pas l’autorisation des parents «. Il appelle un Sous-lieutenant assez âgé, portant ceinturon et baudrier. Je me souviens que dans la discussion Ozil a dit : « je le garde, il ne va pas attendre le 16 novembre devant l’entrée du poste de police «. Finalement l’officier à dit :»Il a signé son engagement à Casablanca, c’était à eux à faire attention à la date, il faut l’inscrire» Le Sous -Lieutenant nous accompagne jusqu'à la porte en discutant avec Ozil, ils se connaissent bien. La conversation continuant dans le couloir, je me souviens qu’il a été question de sa promotion au grade de Cal-Chef, de sa position sur le tableau d’avancement. C’est là que j’ai appris qu’il y avait une grande différence entre la solde de Caporal et celle d’un Caporal-chef, qui égalait presque celle d’un Sergent. En me conduisant au sous-sol
au local du fourrier pour l’habillement, il m’interroge sur la situation en France que j’ai quittée le 16 juillet. Puis il me conduit au pied de mon lit dans la chambre dont le chef de chambre est le Caporal Boisgivault et le suppléant 1ère classe Félix Hours, qui m’a bien aidé au début.
Le Caporal Ozil était le chef de la chambre voisine. Ozil est la première personne que j’ai connu dans l’armée et j’ai remarqué dans les jours suivants que c’était le Caporal Ozil ou bien le Caporal Petit qui, chaque matin, présentaient à l’adjudant de Coquart le rassemblement ; on ne voyait jamais d’officier : pour les deux Caporaux et pour l’adjudant c’était des rôles bien au dessus de leurs grades. La C I P du R I C M est devenu début décembre le C O C A B : « Centre Organisation Coloniale Arme Blindée ». On a eu quelques séances d’instruction avec un Caporal marié habitant en ville qui nous traitait d’une manière désagréable, ce qui a motivé la lettre des Evadés de France au Général de Lattre de Tassigny.
Lorsque le Général de Lattre nous a convoqué dans la salle d’honneur du R I C M le 13 Février tard le soir, le Caporal Chef Ozil était présent (voir mon récit « De l’usine au RMIC ».
Parmi les noms cités au début de mon récit « De Rabat à Ajaccio », il y a bien les Caporaux chef Bardel, Boisgivault, Ozil, Petit ,le Caporal Hours, etc., qui, avec les Evadés, sont mutés le
16 janvier 1944 au 3ème Escadron du Capitaine Maurel . Ozil et Hours au 3eme Peloton,
Bardel au 2eme, Boisgivault au 1er où je vais moi aussi : Donc j’ai passé 4 mois 1/2 avec Ozil.
Monsieur Dumas, je ne voulais pas parler de cet accident de Corse dans mon récit, mais il y a dans le livre du Colonel Rambaud tant remercié par Dalat des erreurs de dates, des mensonges et une affabulation de l’aspirant Voisin, pages 101, qui écrit à la page 102 ligne16 : « Les 36 tanks destroyers de notre régiment etc. les command-cars, les jeeps, les dodges, etc., les autos –mitrailleuses, etc. etc. Tout cela dévale les ravines, les sentiers, les chemins dans un glorieux déploiement de poussière dorée et le hululement des sirènes. »
Il faut avoir l’imagination d’un journaliste affabulateur pour voir des chars de 30 tonnes faire cette voltige dans les ravines et les sentiers de Corse, s’il a entendu les sirènes des 36 TD en même temps, c’est parce qu’il est meilleur avec la plume que sur le terrain au combat. Je sais pourquoi il a été envoyé au service cinématographique de l’Armée.
Colonel Rambaud, vous dites à la page 100 que c’est le Peloton Van Ruymbecke du 1er Es et le 3eme Escadron (Capitaine Maurel) qui sont parti les premiers. Pourquoi 2 pages après vous mettez ce cirque écrit par Voisin .Vous dites à la page 101 :»J’ai mal rendu l’émotion de ce retour en France. L’aspirant Voisin, un charmant garçon, journaliste de profession, qui commande un peloton du 3éme Escadron était de la première vague, il a pris des notes, je ne résiste pas de citer quelques passages de son article dans la presse du 14 aout 1964».
Moi sans avoir pris de notes je dis que c’est un ramassis de mensonges indigne d’officiers.
Vous savez très bien que c’est le Capitaine Lizambart qui a tiré au sort le 3ème Escadron. Comment l’aspirant Voisin qui a été muté au 3eme Escadron le 3 octobre 1944 a-t-il pu prendre des notes de cette opération à laquelle il n’a pas participé (contrôlez à la page 14 du journal de marche et des opérations du R C C C la date de sa mutation au 3ème Escadron).
Monsieur Dumas. Quand moi petit, Caporal-chef ( de 19ans ½ le 8 mai 1945), je raconte ce que mes yeux ont vu l’ après-midi du 17 aout 1944 sur cette route de Corse prés de Mezzavia et lorsqu’on lit dans le livre d’un Colonel officier supérieur le beau récit d’un autre officier ,qui va-t-on croire ?: c’est bien moi qui vais passer pour un menteur ?
Dalat a enlevé cet article qui m’avait crevé les yeux. Je pense que si j’avais eu voisin devant moi, il aurait avalé toute cette bave, mais le livre de Rambaud reste, et chacun peut le lire.
Dans mon récit « d’Ajaccio à Toulon », vous pouvez lire que sur le bateau en vue des cotes de France, alors que tout le monde chante je n’ai pas envie de chanter. J’ai encore cette vision à la fin du récit, je dis encore que dans l’allégresse générale de la libération ma joie est assombrie par les manquants blessés et morts trop vite.
Lisez mon article sur notre Monument, écoutez et regardez le film de 30 minutes. Vous y verrez des anciens de l’escadrons venus de toute la France le 23aout 1987 pour l’inauguration : à l’appel des morts, il y eu comme chaque fois le Caporal-chef André Ozil.
Monsieur Dumas. Si le Général Larroque n’avait pas calomnié le Régiment, y compris le père de Dalat, mais surtout nos morts en disant « 7 morts de ce fait » (il y en avait 11 en réalité). Je n’aurais jamais parlé du secret connu de très peu de camarades et qui n’en ont jamais parlé, pour oublier sans doute. Pour ne pas monopoliser le site, je vous raconterai comment je l’ai appris de la bouche même du coupable.
Puisqu’on a permis à ce Général d’élite d’exposer son « Extrait du volume 1 » commenté par son fils, j’espère qu’on me permettra de dire qu’il à été instructeur à Aix en Provence aux deux Promotions de St Cyr « Amitié Franco-britannique » et « Maréchal Pétain ».
Dans la première page de sa littérature, la page 171, il parle du « CRIME de la GUEUSE ». C’est ainsi que le Royaliste et les Pétainistes désignaient notre République, ça ne les dérangeaient pas que Pétain ait reçu des mains du Président de la République et « Au nom de la République Française » son bâton de Maréchal. Pour nous les Résistants, pas de République, pas de Maréchal. A la page 255, il dit « la pate est restée bonne surtout la troupe ». A ceux qui liront ces lignes et à vous monsieur Dumas, je puis dire que je ne me suis jamais senti pâteux, et contrairement aux bananes, j’ai encore durci en vieillissant, surtout quand il est question de la mémoire de ceux qui ont tout laissé, tout quitté, qui ont offert leur vie gratuitement pour la libération de la Patrie et qui sont salis par un personnage qui a l’époque avait une solde de Colonel.
A la page 261, à l’avant dernière ligne, il est écrit « Enfin la guerre, j’aime la guerre ».
Moi Je ne comprend pas, de quelle guerre veut-il parler ? Rêve-t-il de sa poitrine couverte de décorations ? Veut-il parler des bombardements ? Des villes en feu ? Des civils mitraillés ? Des chars qui brulent ?Des blessés défigurés ? Des amputés ? Des morts ? Des cimetières à perte de vue ? Des monuments portant des noms que personne ne lit ?
Son amour de la guerre n’est pas celui d’un orphelin, d’une veuve, d’un père qui pleure en cachette ou d’une mère inconsolable qui pleure indéfiniment et dont personne n’entend les larmes tomber.
Monsieur Dumas, j’ai 4 citations, mais ça ne veut pas dire que j’ai fait plus que les autres. La 3ème citation est pour avoir sauvé un camarade de Nice qui a fait écrire à mon Capitaine par une infirmière, pour me remercier, d’où la citation. Lorsque j’ai été le voir à Nice en 1951 son père m’a reçu en pleurant, c’était le jour du baptême de sa gosse.
La 4ème est du 5 avril à Môrsh en Allemagne. J’étais Chef de Char du Rapsaîl. C’était le char
d’ Ozil :mon tireur était Maurice Lafontaine, un instituteur de Lyon, c’était l’aide –tireur d’Ozil. Mon pilote était Victor Nan, l’aide pilote du Kissoué, un Toulousain. Tous les deux ont vécu l’accident, je les ai revu après la guerre, mais jamais ils n’en ont parlé. L’aide-tireur Pierre Bernard,un notaire de Lyon à qui j’ai remis la Légion d’Honneur.
Le radio Jean Mossé, un Nîmois, Evadé de France par l’Espagne lui aussi.
Bien qu’appartenant au 3ème Peloton, j’étais avec le Lieutenant Roussel qui m’a envoyé à travers champs sur un glacis nu pour porter secours a un scout-car du R I C M. La route était minée, la jeep de tête avait sauté sur une mine. Le pilote du scout-car tué d’une balle dans la tête, un autre tué dans le scout et le chef l’adjudant Olivié blessé par balle à la cuisse. Les champs étaient minés des 2 cotés de la route. En me portant à son côte, le Rapsaîl a sauté sur 2 mines, une sous chaque chenille. Je raconterai cette épisode un peu plus tard.
Le scout-car, avec les pneus crevés, est revenu en marche arrière a Forcheim en abandonnant le blessé de la jeep. Ayant reçu l’ordre par radio de défendre le char, l’équipage est resté seul dans la nature à une centaine de mètres des boche, le village derrière nous était à plus d’un 1Km. J’ ai vu le blessé bouger sur la route derrière la jeep.
J’ ai été le chercher, je lui ai fait un garrot sur sa jambe à la cheville broyée , pour l’avoir entendu toute la nuit appeler sa mère. Je suis heureux si j’ai pu le sauver, mais en pensant
à toutes ces mères qui ont reçu la triste nouvelle, en pensant maintenant à la mère d’Ozil, je crois, monsieur Dumas, que vous serez d’accord avec moi pour dire : « maudite soit la guerre et maudit ceux qui aiment la guerre ».
Cancé Raymond
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