A 70 km à l’est de Dakar, Thiès est une localité du Sénégal située sur la voie ferrée du Dakar-Niger reliant la capitale de l’A O F à Bamako. Le Groupement Tactique Motorisé occupait le Camp Faidherbe avec le 12eme G A C A « Groupe Autonome de Chasseurs d’Afrique ».
En janvier 1943 les cavaliers, qui deviendront le 15 février le 12eme R C A, quittent Thiès en emportant les chars Somua pour participer à la campagne de Tunisie.
Au G T M une compagnie de chars est crée : commandée par le Capitaine Maurel secondé par le Lieutenant Roussel, elle est équipée de vieux chars F T 17. Ces engins de 7 tonnes de la première guerre mondiale sont armés d’un canon de 37 et d’une mitrailleuse de 8 mm
Le 1er mai le S/Lt Milliez avec les équipages de sa section de chars F T 17 rejoint la compagnie. Voici ce que le Ct Milliez a écrit à ce sujet :
« Nous ignorions les raisons de cette nouvelle affectation, sinon qu’il s’agissait d’un regroupement…ce qui nous paraissait de bonne augure pour nos projets d’avenir. Nous arrivâmes donc à Thiès que nous ne connaissions que comme gare de bifurcation des lignes
Dakar-St Louis et Dakar-Bamako. Le maire de la ville était en 1943 M. Léopold Sedar Senghor
Affecté à la 1ere compagnie du G T M en formation - compagnie de chars F T - je me présentais à son Capitaine - Louis Maurel - Toulousain, Maixentais de 34 ans, qui avait rejoint sur sa demande la Coloniale et l’A O F depuis 6 mois environ. Ancien élève puis instructeur à l’école des chars de Versailles il avait participé à la campagne de1940 sur le front des Alpes dans l’infanterie. Il réussit à faire affecter à sa compagnie des officiers et sous-officiers issus des chars, versés dans la Coloniale après l’armistice, ou réservistes rappelés. Avec les lieutenants Roussel et Magne nous fumes les premiers chefs de sections de cette unité.
Nous vécûmes ensemble des moments très difficiles du point de vue du commandement :
mal logés, mal vêtus, mal nourris, nos hommes étaient, comme nous, coupés de leur famille
et le moral n’était pas des meilleurs, car nous n’avions aucun indice concret nous permettant de savoir ce que nous allions devenir
L’espoir revint lorsque le Régiment fut dirigé sur le Maroc, mais c’est alors que se situa un moment des plus critiques lors de nos séjours à Casablanca et Rabat. Nous avions pour la plupart d’entre nous, la tentation de trouver ailleurs un avenir correspondant mieux à notre désir de participer à la libération de la France. Or certaines unités géographiquement proches, étaient déjà dotées de matériel et débauchaient volontiers dans les autres Régiments les spécialistes des blindés. Le Capitaine Maurel réussit avec un grand sang-froid, à maintenir l’intégralité de son unité qui de 1ère Cie, était devenue 3ème Escadron. Aucun de ses hommes - cadres compris - ne se laissa séduire par les sirènes des recruteurs »
Le 1er juin le G T M devint le R C R 2 -- Régiment Colonial de Reconnaissance N° 2 – commandé par le Colonel Rennuci ayant pour adjoint le Lt/Colonel Schneider il comprend
L’Etat-major du Cdt Charles, l’E H R du Cne Monborgne, le 1er Esc de chars du Cne Maurel, trois Escadrons de Reconnaissance :le 2e du Cne Deysson,le 3e du Cne Charvet,le 4e du Cne Frantz
Insigne du 2e Régiment Colonial de Reconnaissance
Origine et histoire de l’insigne
Créé à l’initiative du Colonel Renucci l’insigne a été fabriqué à Thiès (avec les moyens du bord) grâce à l’aide des ateliers du Chemin de Fer Dakar-Niger. C’est un écu français moderne en tôle cuivrée repoussé et peint de couleur différente pour chaque escadron : rouge et blanc pour l’Etat –major, blanc pour l’E H R, bleu pour le 1er, rouge pour le 2eme, jaune pour le 3eme, vert pour le 4e
. Au centre brochant sur une roue dentée symbolisant la mécanisation, l’ancre de la Coloniale dont le grelin câblé à droite, est représenté par un serpent évoquant la prudence dont doit toujours faire preuve une Unité de Reconnaissance.(Souplesse et invisibilité)La tête de rhinocéros symbolise la puissance et rappelle le coté cuirassé du régiment qui comporte un escadron de chars
Le 17 septembre le Colonel Candau prend le commandement. Le 25 septembre le R C R 2 quitte Thiès il embarque à Dakar sur le S/S Hoggar après 9 jours de traversée il débarque à Casablanca le 6 octobre. Un fort contingent est affecté à la chaine de montage qui consistait à stoker, centraliser, contrôler le matériel déchargé des liberty-ships ancrés dans le port ou l’activité était prodigieuse, une autre partie vient à Rabat au Camp Garnier occuper la place du R I C M.
De nombreux malades sont hospitalisés, l’hôpital Marie Feuillet est situé au bout du Camp Garnier
Le 8 octobre le R C R 2 change de nom et devient R. M. I. C. R de l’A O F, il change aussi de chef de corps il est commandé par le Colonel Rousseau avec pour adjoint le Lt Colonel Charles.
Evadé de France par l’Espagne, j’ai débarqué à Casablanca le 25 septembre ; engagé au R. I.C. M (mais n’ayant pas 18 ans) J’ai été muté au Dépôt de Guerre à la C I P. Le R. I. C. M a quitté le Camp Garnier sans moi, j’ai vu arriver le R C R 2.
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"Qui sont les évadés de France"
Cancé Raymond
Ancien du 3e Escadron Capitaine Maurel 1e Peloton Lieutenant Roussel