1° Séjour au RCCC

[SCHMIT Raymond]

Compte tenu de ce que les renseignements concernant l’après 2° GM sont plutôt spartiates, je me propose de combler certaines lacunes par mon vécu personnel.

J’ai transité à deux reprises par les rangs du RCCC :     du 01.09.1953 au 26.02.1954,

      puis du 01.08.1956 au 16.03.1957.

Le premier séjour se situe à la sortie du Peloton d’Enfants de Troupe suivi à l’EAABC de Saumur du 4 octobre 1952 (engagement le 24.01.1953 = 18 ans) au 31.08.1953, et clôturé comme Maréchal des Logis Pdl. (du 24.07.1953) titulaire du CIA. Un classement honorable me permet de choisir les ‘Blindés Colos’ où œuvrent déjà quelques camarades plus anciens de l’EMPT du Mans. Je rejoins donc le RCCC à Müllheim (en Breisgau) le 8 septembre.

Le Régiment est commandé par le LCL GUEZENNEC (Cf. Photo du BCP) qui a comme Commandant en second le CBN AILLERIE, un AET que j’aurai l’occasion de rencontrer plus tard alors qu’il sera Colonel à la tête du 43° RBIMa.

Je suis affecté au 2° Escadron (TD M 10) du CNE BOUTEILLER. Le LTN LEBOULANGER mène le 1° Peloton, alors que le 3° où je suis affecté est commandé par un A/C. Le S/Lt. Gauvin commande le 4° (?). Je le retrouverai quelques années plus tard comme LTN (Vorace) à St. Cyr - Coëtquidan.  

Il y a peu à dire sur cette période de vie de garnison en Allemagne (occupée : nous sommes encore en ½ campagne) sinon que le Régiment sert de Base Métropolitaine au RBCEO d’Indochine qu’il a participé à créer. Les tout premiers appelés font leur apparition, ce qui m’évite d’être le seul Sergent Pdl. Pas moins de 12 Caporaux-Chefs sont alors titulaires de la Légion d’Honneur, sans compter le 1° Classe M…. affecté à l’instruction des recrues.

L’essentiel des activités se résume à l’entretien des matériels, des cours d’instruction en salle, des manœuvres radio (les SCR 609/610 fonctionnent très mal) et des sorties sur terrain. Un retour de manœuvre tragique verra un S/Officier Chef de Char (du 3° Escadron ??) découpé en rondelles dans les casiers à obus (vides) par la culasse de son canon (en position de repos sur béquille arrière), lorsque celui-ci sera descellé, heurté par le contrepoids de tourelle du char suivant (en dérapage sur glace).

Dien Bien Phu commence à noircir les pages des canards et les tours de départ vont bon train. C’est ainsi que j’y figurerai en décembre et tous les efforts du Commandant en second pour tenter de m’en faire rayer (il tenait à tout prix à me faire entrer au Peloton Préparatoire à l’ESMIA à Strasbourg) resteront vains et ma seconde affectation sera bien le RBCEO.

Je quitte le Régiment fin janvier pour un mois de congé de départ avant de rejoindre le Détachement de Transit des Troupes Coloniales à Marseille Ste. Marthe en vue de l’embarquement le 22 mars sur le SS Skaugum.